Cette semaine, dans la série pour répondre aux questions concernant le Congrès National pour la démocratie (CND), je tiens à répondre à ceux qui m’ont demandé pourquoi les gens choisissent de rester engagés pour notre cause.
Quand je pensais à une réponse à cette question, je me suis souvenu d'une inteview que j'ai eue avec un journaliste de la National Public Radio (NPR) en 2009. Pour ceux qui ne connaissent pas NPR, c 'est la radio la plus importante aux États-Unis d'Amérique. Le journaliste s’était rendu chez-moi pour m'interviewer. Il me posa la question suivante, officieusement: "pourquoi êtes-vous engagé avec RUD-Urunana? Pourquoi se mettre dans tant de peine pour une cause, quand vous pouvez laisser tomber et jouir de la vie ici aux Etats-Unis?"
J'ai pensé pendant un moment; et puis je me suis souvenu d'une femme rwandaise réfugiée que j'avais rencontrée l'année précédente à Kasiki, Lubero, Nord-Kivu.
En Juillet 2008, lors de mon voyage à Kasiki, j'avais rencontré la femme parmi les réfugiés rwandais. Elle paraissait alors être agée d’environ plus de la quantaine d’années. Elle est le type de dirigeants que vous trouverez rarement ailleurs.
Malgré les conditions terribles dans lesquelles les réfugiés rwandais avaient vécu durant les 14 années écoulées (c’était alors en 2008), elle avait réussi à faire en sorte que certains enfants nés dans la jungle congolaise aient une scolarité rudimentaire. Elle est vraiment une femme remarquable et exemplaire.
Je lui ai posée des questions sur sa vie et elle me dit que, avant 1994, elle était une professeure de lycée au Rwanda. Je lui ai alors demandé pourquoi elle restait au Kivu, alors que la plupart des gens qui avaient un niveau social semblale à la sienne avant 1994 s’étaient déjà installés dans d'autres pays, y compris l’ Europe. Elle me regarda et dit: "oui, je sais. Quelques-uns des anciens enseignants rwandais et des fonctionnaires sont en Europe, en Afrique australe, ou en Afrique de l'Est. J'ai choisi de rester ici. Savez-vous pourquoi ? ". Avec des larmes aux yeus yeux, elle me dit ce qui suit:
« En 1996, l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) a attaqué notre camp et massacré presque tout le monde. Nous nous sommes enfuis dans la jungle, mais nous avons été rattrappés. Les soldats de l’APR tuèrent mes enfants et blessèrent mon mari gravement. Nous avons essayé de pousser plus profondément dans la jungle, mais à un certain moment, mon mari ne pouvait plus aller de l’avant. Pendant que mon mari était mourant, je l'ai supplié de ne pas mourir et de me laisser seule. Je lui ai dit: "s'il te plaîs ne meurt pas. Je t'aime. Je n’ai personne d’ autre que toi. Tous nos enfants sont morts. Comment puis-je vivre sans toi ". Il me dit: "Je sais que tu m'aimes. Et parce que tu m'aimes, ne te sens pas seule. Répand l'amour que tu as pour moi et les enfants parmi toutes les personnes que tu rencontreras et qui auront besoin d'amour et de compassion. »
C'est pourquoi je suis resté ici dans ces jungles et demeure engagée. Je répand l'amour et la compassion que j'avais pour mes enfants et mon mari à ces enfants et autres femmes dans cette jungle ».
La réponse de cette femme incarne peut-être les raisons derrière les motivations de ceux qui restent engagés dans la cause que le Congrès National pour la Démocrtie pousuit.
Les enfants dont elle s’occupait font partie de la génération antérieure à celle les enfants dans la photo ci-jointe. Cette photo, prise en Octobre 2014, montre quelques-uns des enfants rwandais réfugiés en République Démocratique du Congo (RDC), sous la protection de RUD-Urunana et RPR-Inkeragutabara. D'autres femmes et hommes ayant pris un engagement similaire, font que ces enfants reçoivent au moins une éducation rudimentaire.
Et vous? Qu'est-ce qui vous motive?
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Félicien Kanyamibwa, Ph.D.
Président, Congrès National pour la Démocratie (CND)