RDC: un groupe de rebelles rwandais prêt à désarmer mais pas à rentrer
RDC: un groupe de rebelles rwandais prêt à désarmer mais pas à rentrer
AFP
26 mai. 08 - 17h41
KISANGANI (RDCongo), 26 mai 2008 (AFP) - Un groupe de rebelles hutus rwandais basé dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) s'est dit lundi prêt à désarmer, mais pas à regagner le Rwanda, lors d'une rencontre avec les autorités de RDC et la communauté internationale à Kisangani (nord-est).
"Nous affirmons notre ferme volonté de nous engager dans le processus de désarmement" des combattants étrangers décidé par la RDC et le Rwanda à Nairobi en novembre 2007, affirment ces rebelles dans une "feuille de route" lue par un de leurs représentants, a constaté l'AFP.
Le début du désarmement pourrait intervenir à partir du 5 juin.
Estimant toutefois que les "conditions de sécurité" ne sont pas réunies pour permettre actuellement leur retour au Rwanda, ils demandent à la RDC leur "relocalisation" dans des provinces du pays non frontalières du Rwanda et de leur accorder le statut de réfugié.
Ces rebelles sont regroupés au sein du Congrès national pour la démocratie (CND), qui comprend le Rassemblement pour l'unité et la démocratie (RUD) et le Rassemblement du peuple rwandais (RPR). Ils sont estimés au total à quelque 500 combattants et environ 3.000 dépendants.
Le principal mouvement de rebelles hutus rwandais basé en RDC, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui comptent près de 6.000 combattants, a refusé d'être associé à la rencontre de Kisangani et prévenu dans un communiqué que les éventuelles "résolutions qui sortiraient de cette réunion ne sauraient en aucun cas l'engager".
Au sein de ces groupes, certains éléments sont d'anciens soldats de l'armée rwandaise ou d'ex-miliciens extrémistes Interahamwe ayant participé au génocide rwandais de 1994, qui a fait 800.000 morts selon l'ONU, essentiellement parmi la minorité tutsie.
Le ministre congolais de l'Intérieur Denis Kalume, qui représentait le président Joseph Kabila à Kisangani, a "pris acte de l'engagement" à désarmer des combattants du RUD et du RPR, tout en appelant tous les rebelles rwandais à regagner leur pays.
Les représentants des Nations unies, Alan Doss, et de l'Union européenne, Jean-Michel Dumont, ont eux-aussi souligné leur attachement au processus de Nairobi, qui prévoit en premier lieu le rapatriement de gré ou de force des rebelles, tout en ménageant la possibilité pour certains d'entre eux (non génocidaires) de rester en RDC.